Le Carnaval cap verdien coïncide en date avec le Carnaval brésilien, généralement en février .
C’est encore dans l’île de S. Vicente que le Carnaval rayonne par son éclat et son imaginaire artistique. Figure de proue des fêtes populaires mobiles, le Carnaval de Mindelo est un ex-libris de la culture cap-verdienne. La Mairie de S. Vicente le ministère de la Culture soutiennent les groupes organisés et officiellement inscrits pour le défilé, mettant à disposition un fond pour l’attribution des prix de qualification.
Le dernier samedi avant le mardi-gras, un groupe nommé « Samba Tropical », réunissant des batifoleurs de toutes les classes sociales et de tous âges (des mamies aux petits-enfants), entame son défilé, dans un véritable festival de lumières, de couleurs, de « batoucada », et de chorégraphie. La fête, contagieuse, gagne les esprits dans une ville en effervescence. Le défilé se termine par un grand bal, le dernier avant le mardi-gras. Finalement on arrive au jour J. Les curieux et les joyeux lurons déferlant des banlieues vers le centre ville animé d’acrobatie, de pirouettes, de figures bizarres et de scènes hilares. Chacun donne libre cours à ses fantaisies et à ses bizarreries les plus inouïes, dans une exubérante plaisanterie générale. On envoie des pics et des messages codés aux politiciens, au gouvernement. On ressuscite des bagnoles d’un autre âge, des ânes et d’autres animaux défilent habillés à la traîne de leurs maîtres, sans rien comprendre à la folie des humains.
Ce sont surtout les chars, la beauté et les costumes des « reines » (actuellement aussi des rois) qui attirent le plus l’attention des fêtards. La reine « Carnaval de l’année » est un honneur assez convoité par les plus belles filles de l’île. La soirée se termine par des bals dans le siège de chaque groupe ayant participé au défilé. Pour éviter de gâcher la fête au dernier moment (comme ce fut souvent le cas par le passé), l’annonce des résultats est renvoyé au lendemain, devant être proclamés en place publique. S’ensuivent les larmes de joie des vainqueurs et de tristesse des perdants.